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Que faites-vous l'hiver ?

Par Aymeric de Barmon, hiver 1998-1999.

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Lorsque je débutait la culture des cactées, l'hiver était une (trop) longue période de repos pour tout le monde (plantes & cactophile !). Seules les commandes de graines permettaient de garder le contact avec le monde des Succulentes. Cependant, au fur et à mesure que j'explorais la famille (des cactacées), quelques pensionnaires commencèrent à troubler l'ordre établi.

Au début ce ne furent que quelques observations de cycles inattendus : apparition de boutons floraux en automne (Octobre/Novembre) mais floraison au printemps : Escobaria zilziana, E. emskoetteriana, E. bella, Echinomastus durangensis, Mammillaria lasiacantha, M. magallanii, M. pennispinosa, M. jaliscana, M. coahuilensis, M. longiflora, M.picta, M. longiflora, M. aureilanata, M. glassii, M. weingartiana, M. zacatecasensis, M. tepexicensis, , Gymnocactus knuthianus, Turbinicarpus valdezianus, T. pseudopectinatus... Ce sympathique suspens s'est rapidement transformé en dures désillusions lorsque de nouvelles plantes de semis formèrent leurs boutons en automne. Dans certains cas, au lieu de "s'endormir" en hiver ces boutons cherchaient manifestement à se développer mais sans succès. Le point de non-retour est variable selon les espèces : pour certaines c'est le solstice d'hiver (21/12) pour d'autres ce sont les premiers beaux jours. Une fois ce point franchi tous les boutons sèchent ou se décomposent. Dans le pire des cas la plante ne survit pas (observé chez M. hernandezii, M. plumosa, M. solisioides...), dans le meilleur des cas il n'y a pas de floraison et les implantations d'ébauches florales se cicatrisent bien.

Une fois confirmées les observations précédentes, l'hiver devint une intense période d'expérimentations. Les issues fatales pouvaient avoir 2 origines ; le manque de chaleur ou le manque de lumière. Le plus facile est de s'attaquer à la première. Ma serre fut donc chauffée à 25°C pendant 1 heure à midi tous les jours dès novembre. Pour équilibrer la consommation électrique le thermostat fut réglé sur 2°C (hors gel) le reste du temps. Au début les résultats furent satisfaisant, mais en décembre ça ne suffisait plus. Une deuxième mesure fut prise d'urgence ; installation d'une lampe de 60W allumée 8 heures par jour au dessus des spécimens sensibles. Immédiatement la croissance reprit et pour la première fois, le 26/12, je pus observer une éclatante floraison de M. hernandezii. Avec inquiétude des arrosages légers étaient maintenus à cause de la température. Quelques semaines plus tard ce fut le tour d'Ancistrocactus tobuschii, cette fois sans arrosages. Les fleurs étaient parfaitement bien formées et pleines de pollen.

L'expérience n'est pas finie, je suis actuellement en train de tester le comportement de Neoporteria (cephalophora & laniceps) et Mammillaria (vetula & fuscohamata). Il semble que l'absence d'arrosages donne alors des fleurs sans pollen bien que les plantes soient en pleine croissance et pas du tout desséchées. La fécondation des Ariocarpus et l'initiation florale chez Mammillaria senilis fera aussi l'objet d'investigations particulières la saison prochaine.

Décidément, les hivers ne sont plus ce qu'ils étaient ! Mais c'est bien normal quand on rassemble dans une petite serre des plantes venant de pays aux climats très différents, j'ai toujours été trés étonné de leur capacité d'adaptation (plus ou moins heureuse) à des conditions de culture uniformes. A nous de trouver leurs spécificités et d'exploiter pleinement tout leurs potentiels !

Aymeric de Barmon
20, rue Davy
F-75017 PARIS


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