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Ma culture des Ferocactus

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Ma culture des Ferocactus

En parcourant la dernière liste des adhérents d'Arides, je constate, non sans plaisir mais également à ma grande surprise, qu'il y a un nombre plutôt important de personnes affectionnant les genres Ferocactus, Echinocérée et Ariocarpus.

En effet, vous l'avez tout de suite entravé…moi itou, je suis un féru de ces trois genres de catés et tout particulièrement des Ferocactus.

Soit dit en passant, entre les années 1980 et 1995, habitant à cette époque dans les régions outre Quiévrain, j'avais une prédilection pour les Gymnocalycium, Lobivia, Mammillaria et Cleistocactus.

Ce n'est qu'après avoir pris ma retraite anticipée et après avoir emporté mes pénates dans l'Ardèche enchanteresse que mon penchant amoureux a basculé sur des beautés plutôt dodues, bien en clair, et plus féroces ;(…-honni soit qui mal y pense-je stipule bien des « beautés de plantes » !). Ce remaniement fut plutôt contraint et forcé. Un nombre d'heures d'ensoleillement nettement plus important, un soleil éclatant et surtout plus près du zénith convinrent peu à la culture des Gymno en des Lobivia.

Jadis et naguère, sous le règne de Nelly, mais où sont les neiges d'antan – la rédaction d'Arides sollicita ses adhérents à participer aux échanges d'informations entre adhérents. Jusqu'à ce jour, le temps me manqua, ou plus précisément ma plume préféra être plutôt fainéante que fatiguée ! Et de surcroît, je souffre d'une procrastination permanente.

Toutefois, j'ose bien relever le défi et vous entretenir de mes coutumes et usages de cultures auxquelles je suis attaché. Je le sais, c'est une entreprise difficile à soutenir la gageure. Que je peux m'attendre à des réactions véhémentes et fougueuses de contestations et de protestations…j'en suis entièrement convaincu ! Cependant ne vous contraignez pas. La voix de la sagesse nous enseigne que l'on n'est jamais trop vieux pour apprendre. De la confrontation des idées jaillit la lumière.

Pour ne pas y aller par quatre chemins et pour directement assurer la couleur…je ne suis qu'un modeste amateur et mon expérience un peu plus approfondie de la « cactée culture » ne date que depuis fin 1996, date à laquelle j'ai quitté le « grand nord ». Et d'une seule traite, je saisi l'occasion par les cheveux pour vous signaler que la langue Molière n'est pas ma langue maternelle. Je suis persuadé que vous ne considéreriez pas les fautes d'orthographes comme des erreurs du typographe d'Arides.

Je dispose de deus serres, la plus grande atteint à peine 47m² (8,5 * 5,5) net la petite à environ 7 m². A l'opposé de mon portefeuille, il y a en permanence un manque pressant de place.

Les récipients :

Il fut un temps où j'emporta la plupart des mes cactus Echinocérées, Mammillaria, Turbinicarpus et Gymnocalycium dans les bacs en bois de 60 cm * 35 cm avec une profondeur de 8 ou 10 cm. Le fond et les parois du récipient furent recouverts d'une feuille de plastique afin d'éviter que le bois eût pourri. Les difficultés rencontrées lors des arrosages ‘les eaux stagnantes, pourriture du collet) m'ont appris que ce procédé est très aléatoire. Ce sont les nombreuses pertes de jeunes plantes au cours de leurs toutes premières années qui ont aiguisé mes recherches. Depuis, j'ai expérimenté avec des terrines en plastique (aux dimensions de 45*30*7 cm et de 52*48*8 cm) avec des trous percés dans le fond. Bien que les problèmes des eaux stagnantes et des pourritures fussent considérablement réduits, des casses têtes persistassent. Il faut en effet impérativement que les plantes de même taille, soient dans un état de santé similaire et aient un développement comparable des racines ; sinon il s'enduit indéniablement que les sujets les moins en forme périssent.

Après bien des déboires avec cette culture en « pleine terre », j'empote et je rempote maintenant mes plantes en pots (en plastique) carrés et pour les gros sujets de Férocactus en coupes. Les terrines sont à l'heure actuelle utilisées presque exclusivement pour mes Echinocérées formant de larges groupes (par exemple E.berlandieri v. poselgerianus, E.enneacanthus, E.pentalopus, E.stoloniferus, etc.) et ne contiennent plus que deux ou trois sujets, voire même un seul groupe.

Quant aux pots carrés, toute la gamme de dimensions est utilisée ; partant des (5)3 cm pour les semis d'environ 6 mois, en passant par les (9)3cm, (11)3 cm, (13)3cm et (18)3cm. En ce qui concernent les plantes d'une dimensions inférieure à 16 cm, les pots carrés offrent l'avantage de réaliser un meilleur rangement (moins de perte de place) et les racines disposent de plus de place. Le désavantage se fait cependant sentir lorsqu'on veut rempoter les plantes venant d'un pot carré de 16 ou 18 cm de hauteur dans une coupe. Une fois à l'âge adulte les Ferocactus de par leur morphologie nécessitent un rempotage dans des coupes. Trouver une coupe avec une profondeur supérieure à 18 cm et avec un diamètre n'excédant pas 20 cm n'est pas une tâche facile sinon impossible. Pour cette raison je procède depuis quelque mois à un rempotage de Ferocactus dans des « conteneurs dites de forme basse, c'est-à-dire des pots ronds de 11cm de haut et 16 cm de diamètre et des pots ronds de 13 cm de haut et de 20 cm de diamètre. Bien que l'utilisation de ces gobelets ait comme conséquence une perte de place, on se facilite la vie lors d'un rempotage ultérieur dans des coupes avec un diamètre plus adapté.

Rempotages :

Dans la majorité des cas, je procède à un rempotage relativement fréquent. Trois fois par an pour les semis au dessous de deux ans. Pour les plantes adultes une à deux fois par an selon leur croissance. Assurément, il y a des exceptions : les Ariocarpus (rempotage que lorsque le gobelet est sur le point d'éclater), les Ferocactus Chrysacanthus et Ferocactus Johnstonianus (qui sont relativement lent à croître). Je remporte lorsque la motte est sèche et je ne coupe pas la motte ou la racine des plantes – bien sûr, lorsqu'il n'y a pas d'attaques de bestioles - ; il s'agit donc d'un transplantement d'un récipient inférieur à un récipient supérieur. Le fait de ne pas couper et nettoyer les racines, qui suscitera vraisemblablement des réactions impétueuses, me pose devant le problème des échanges éventuel par le colis postal. Je ne vois pas d'échanger voire même de donner des plantes d'homme à homme ( à domicile) mais je me vois mal endommager une belle motte de racines d'un Ferocactus sain de 16 cm de diamètre pour l'expédier par la poste. Cela me ferait trop mal au cœur !

Je me demande même si je ce ne fut pas dû en partie à ce problème que la plupart des cercles d'échanges du temps de Nelly Bilemdjian n'aient pas vraiment connu le succès escompté. Toute réaction positive à ce problème serait accueillie à bras ouverts.

Arrosage :

Je mets mes pots, mes coupes et mes terrines dans des barquettes (des barquettes de balconnières de 18 ou 20 cm de largeur pour les pots carrés, des barquettes en aluminium que je découpe sur mesure pour les terrines et les pots de grande dimension, des soucoupes pour les grandes coupes). C'est dans des barquettes/soucoupes que sont versés des liquides d'arrosage. Le mélange terreux ne s'arrosent en effet que par capillarité, jamais par-dessus. Le liquide d'arrosage se fait avec de l'eau de pluie, si disponible, sinon de l'eau de la Saur à laquelle quelques gouttes d'acide phosphorique sont ajoutées pour baisser le PH. Un autre excellent moyen d'abaissement du PH est d'immerger un récipient d'eau pendant environ 24 heures un bas de nylon plein de tourbe. D'avril en septembre un apport d'engrais spécial cactus (faible en teneur d'azote) est additionné tour à tour (c'est-à-dire : un arrosage sue deux). Bien que cette méthode d'arrosage par capillarité soit « contre-nature » elle à l'avantage d'éviter une pourriture du collet de plante mais l'inconvénient que les racines se développent particulièrement e, profondeur et que les racines juste en dessous de la surface restent peu développées. Il s'en suit qu'ont ait besoin plus fréquemment d'un tuteur.

Les semailles :

Comme à nous tous, il m'est arrivé, à un moment de ma passion pour les cactés ; de m'essayer au semis. C'était en 1997, étant retraité et ayant soi-disant plus de temps libre. Semer des cactés est le moyen l plus économique pour se pourvoir une collection (voir infra). Sans oublier l'attrait de voir naître et croître les petites plantules. En revanche, il est plus délicat de semer des cactés que des haricots. Il ne suffit pas de mettre quelques graines en terre et de réunir, avec plus ou moins de bonheur, humidité, chaleur et luminosité, pour obtenir germinations attendues. Les raisons principales de ses difficultés sont une croissance lente et leur sensibilité aux affections cryptogamiques. On se trouve enfermé dans le difficile dilemme : les plantules ne doivent pas mourir de soif (peu de réserve à ce stade) et les champignons ne peuvent pas se développer.

Le substrat  :

Le rôle du substrat est de créer et de maintenir un environnement favorable autour des graines et dans un stade ultérieur autour des plants. Pour cela le substrat doit remplir les trois conditions suivantes :

• Humidité : capacité de retenir l'eau et ensuite de sécher

• Quantités nutritives : capacité d'emmagasiner et subséquemment de libérer les sels minéraux

• Sélectivité : il doit être favorable au développement des semis et non à celui de leurs concurrents ou parasites.

Les différents substrats  :

  1. Les composants organiques (terreau, tourbe, etc.) correspondent bien aux critères d'humidité et aux qualités nutritives que requièrent les germinations. En revanche leur sélectivité est faible.
  2. Les substrats purement minéraux (vermiculite, perlite, sable, pouzzolane, etc.) peuvent sembler intéressant pour l'un ou l'autre des trois critères cités ci-dessus.
    • La vermiculite et la perlite ont une bonne capacité à retenir l'eau et à la libérer rapidement ; elles inhibent le développement des cryptogames mais libèrent difficilement les éléments nutritifs.
    • Le sable inhibe totalement le développement de certain cryptogames mais pas du tout celui des algues et emmagasine relativement peu d'eau donc peu de sels minéraux et difficilement accessible aux germinations.
    • La pouzzolane a une retenue de l'humidité supérieure et de minéraux au sable.

Afin de correspondre aux trois critères évoqués ci-dessus, il faudra donc être très poreux, léger et stable. Nous pouvons donc adopter le compromis suivant :

  • 50% de terreau de qualité
  • 25% de pouzzolane
  • 25% de vermiculite ou de perlite

La lumière  :

A priori la lumière du soleil est la mieux adaptée à la croissance des végétaux. Depuis trois ans je ne fais semis avant mi-avril. Ainsi, je suis libéré d'un chauffage d'appoint et d'une source de lumière artificielle et je profite de jours déjà long. Dans sa phase de germination le semis bénéficie d'une excellente fluctuation de température (25 à 30° cours de la journée pour descendre à 12 à 15° pendant la nuit).

Les conteneurs pour les semis :

Pour semer je n'utilise pas les plus petits pots carrés ou ronds que l'on trouve sur le marché. Je trouve leur hauteur de 5cm trop importante. C'est la raison pour laquelle je me sers de petites boîtes rectangulaires (je pus m'en procurer du temps de ma période belge chez un imprimeur) en plastic aux dimensions suivantes : 20x 4x 3cm. C'est boîtes sont préparées pour leur nouvelle fonction par le percement de trous dans le fond et par le nettoyage à l'eau javellisée. Suivant le nombre de graines je répartis la longueur des boîtes par des petits morceaux en plastique qui font fonction de feuillets intercalaires.

Répartitions des graines :

Je dépose chaque graines séparément (une par une) au moyen d'un petit tournevis. Je touche avec l'extrémité du substrat mouillé, puis j'attrape une graine. La graine reste collée le temps d'être transportée jusqu'à son emplacement. David E. Quail m'a pris cette méthode en 2001 et j'ai constaté que Jean Bonnefond, le délégué lyonnais de l'AIAPS et un grand spécialiste des Férocactus, applique la même méthode (voir ‘succulentes, janvier 2004). Cette opération n'est pas difficile mais plutôt longue et fastidieuse et ne convient pas aux professionnels – je vois déjà le rictus de mon ami et excellent producteur Alain Mouchel qui ricane – qui sème par 100, 500 et 1000 graines. Il ne faut pas oublier de tasser les graines avec un liège ou un bout de liège (un tuyau génial obtenu par le même Alain), de recouvrir les graines avec une fine couche de pouzzolane et d'étiqueter les différentes Parcelles. Sur les étiquettes j'indique l'année, la source, le numéro de la liste des graines et le nom du semis. Le terreau restera humide (humidification toujours par en dessous c'est à dire par voie capillaire) pendant environs trois semaines à un mois. Les germinations supportent et même apprécient très tôt une baisse momentanée de l'humidité du milieu de culture. Par conséquent, il semble intéressant d'alterner des périodes sèches et des périodes humides et qui par surcroît évite la formation de cryptogames.

Mes préférés, mes convoités  :

Faute de place dans mes serres, je me limite aux Ferocactus, Echinocérées et Ariocarpus. Certes, je garde tant bien que mal, mes autres cactées, mais je ne les sème plus.

Comme je le disait plus haut : c'est en semant que l'ont peut acquérir d'une belle collection en temps relativement court et à moindres frais. Voici quelques exemples :

année des semis

origine des semis

sorte

h +/- cm

diam. +/- cm

98
De Herdt pilosus
25
20
98
De Herdt glaucescens
14
17
99
Lodé peninsulae horridus
16 à 18
20 à 25
98
AIAPS potsii
15
18
99
Lodé herrerae
16
22
99
Lodé chrysacanthus
12
10
99
Lodé chrys. rubsp
13
12
99
Lodé wislizenii
18 à 22
18 à 20
00
AIAPS gracilis coloratus
20
16
02
CSSA emoryi
10
11

Ce sont les Fero multiflorum et les Fero fordi qui fleurissent le plus rapidement (à l'age de 4ou 5 ans). Encore qu'on puisse jouir d'une fleuraison précoce avec les autres sortes. Un de mes Peninsulae horribus (semis 99) a fleuri pour la première fois en septembre 2002 avec deus fleurs en août 2003 avec cinq fleurs !! Un second exemplaire fleurira pour la première fois cette année. J'aurai des fleurs sur deux d mes wislizenii (semis 99) cette année. Il ne faut donc jamais désespérer et même si, comme moi, on collectionne les balais, il n'est jamais trop tard à s'aventurer aux semis.

Parmi les Ferocactus, je choie tout particulièrement les chrysacanthus, les jonhstonianus et les pilosus. Dommage qu'ils soient tellement récalcitrants à fleurir. Je m'agenouille tous les jours devant mes semis chysacanthus les plus âgés (1998) en priant le bon Dieu pour qu'ils fleurissent, mais malheureusement le ciel ne m'a pas encore exhaussé. Je suis à la recherche, jusqu'à présent en vain, de graines ou de petites plantes de Ferocactus lindsayi. S'il y a quelqu'un qui peut me secourir dans cette recherche, je lui en saurai gré.

J'espère avoir apporté quelques suggestions de culture mais surtout ne serait-il pas à souhaiter que les adhérents s'échangent des idées, fassent des suggestions de culture soit par le biais du bulletin d'Arides soit directement entre adhérents.

J'attends avec impatience vos suggestions et vos remarques. Et s'il y a quelqu'un parmi vous qui passe ses vacances en Ardèche, département qui mérite le détour sinon le voyage, (comme ce fut le cas de Madame Pecorini et son alter ego) il sera toujours le bienvenu… J'ai toujours quelques plantes en surplus que je peux donner.

Qui sait, peut-être à une prochaine fois.

Johan, Le Belgo-Ardéchois

 


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